La pièce
 

Dans Insoumise Camille Claudel, l’œuvre artistique est omniprésente et rend hommage à Camille Claudel, artiste sculpteur, comme elle aimait à se définir elle-même.

Trop souvent centrée, par le passé, sur son histoire d’amour tumultueuse avec Auguste Rodin, la vie de Camille est mise ici en lumière autour de sa personnalité, de sa passion pour ce métier que trop d’entraves auront tenté de rendre invisible.

Insoumise Camille Claudel se veut être un temps suspendu sur la vie de l’artiste, en explorant sa farouche volonté de devenir et d’être elle-même, sans concession, sans compromis, dans une fidélité entière à son génie. Certes, Rodin est présent, mais l’auteure a souhaité que le buste qu’avait créé Camille soit de petite dimension vis-à-vis de ses autres œuvres : car ces dernières prennent volontairement une place importante dans la scénographie.

Le temps de recherche littéraire de plusieurs années qui a permis à l’auteure l’écriture de Insoumise Camille Claudel, a été riche en découvertes de cette singulière aventure de la vie complexe de l’artiste. Une étude précise de toutes les correspondances que nous laisse à lire l’héritage épistolaire de Camille a rendu possible ce travail d’écriture où, chaque situation, chaque phrase et chaque mot sculptent avec vérité les méandres psychiques de la vie de Camille.

En écho à la modernité de cette artiste – tant dans son art que dans sa vie de femme - la scénographie fait appel à un espace sonore omniprésent et à l’outil vidéo, tous deux reflets actuels de cette riche personnalité.

Vidéo des réactions du public...
 
Interprétation
Marie-José Barboyon-Brest
Mise en scène
Marie Despessailles
Création lumière/son/vidéo
Dominique Barboyon
Musique originale
AAMIRAL
Voix off
Mireille Roux, Emmanuel Constanty, Bernard Faure, Michel Garnier et Eric Reisse.
Design Sonore
Romain Barboyon
Film original
Comédiens : Marie-Lou Huré et Hugo Eymery.
Captation et pilotage de drone : Eric Reisse .

L'Auteure

Marie-José Barboyon-Brest.

Je ressentais depuis longtemps en moi cette impérieuse nécessité d’écrire une pièce de théâtre sur Camille Claudel. Remettre en avant-scène les œuvres de l’artiste, faire entendre une autre voix de ce génie créateur, décrire avec des mots jusqu’où peut mener une passion entièrement assumée, mettre en lumière le refus des concessions, dire ce qu’était la cause des femmes artistes au 19ième siècle, telles sont les racines de son écriture.

Camille est entrée doucement dans ma vie : tout d’abord grâce au film de Bruno Nuyten qui m’a profondément émue, puis un article très court dans un magazine féminin, suivi d’un premier livre emprunté et d’une première pièce de théâtre vue à Avignon qui m’a bouleversée. Ceci déclencha en moi l’envie de travailler l’argile, ce que je fis avec beaucoup de plaisir. Puis je ressentis le besoin de mieux la connaître. Je dévorais toute la littérature possible, je découvrais ses œuvres au Musée Rodin puis au Musée Camille Claudel. J’assistais à des conférences, j’allais voir toute pièce ou film la concernant. Je visitais le Château de L’Islette et son dernier lieu de vie, à Montfavet |Vaucluse|. Et puis un jour, germa en moi l’idée d’un spectacle : jouer Camille Claudel sur scène ! La rendre vivante ! Lui donner la parole ! L’accompagner dans sa solitude, voire imaginer une autre fin. Le projet m’emballait ! J’étais tellement touchée par cette femme, son talent, sa détermination, son anticonformisme, mais aussi par l’exil forcé qu’elle subit durant de si longues années.

Je me risquais à l’écriture, nourrie de mes recherches, et très vite, je me lançais un défi en choisissant d’être seule en scène. Seule avec Camille pour affronter ses démons, et les miens... Seule, comme elle le fut, trop longtemps. Et même si une petite voix venait régulièrement me dire : « Ton âge ne te permet pas de jouer Camille à vingt ans ! », j’interrogeais mon personnage et j’entendais : « Et si toi aussi tu étais insoumise… »