Conte du petit Chaperon rouge revisité pour ados et adultes connectés. Cette version moderne et optimiste fait sortir du bois ces objets initiatiques que sont nos écrans. Pourtant simples outils de partage, ils exposent prématurément les jeunes à la dépendance aux réseaux et aux expériences du danger. Etre dévoré ou ne pas l’être ? Une question de ouf !

Tout tient globalement dans cette phrase de Guy Corneau : « La plupart des contes évoquent le meilleur de soi. Ils décrivent les épreuves que des héros et des héroïnes doivent traverser pour entrer en possession d'un trésor. Fait notable, le fameux trésor que l'on ne découvre qu'après un long parcours initiatique ne se trouve souvent nulle part ailleurs que chez soi. ». Extrait de son livre "Le meilleur de soi" [Editions J’ai Lu].

Wesh le Loup est écrit à l’attention des jeunes générations assoiffées de tout connaître d’une traite, tout comprendre sans forcément apprendre et impatientes d’exister par clonage virtuel. Constatant que très rarement ils n’appuient sur pause de ce smartphone, qui prolonge continuellement leurs dix doigts, il m’est apparu que je pouvais apporter mon petit grain de sable à ce rouage sans freins. D’autant que ce sont les générations de leurs parents et grands-parents qui ont inventé et créé cette sacrée petite fenêtre rectangulaire ! Pas de quoi être fiers en somme : je leur devais bien toutes mes excuses au travers de Wesh le Loup…

Il n’est donc pas question de les sermonner et encore moins de les rendre responsables de la situation. Il est question (à eux de trouver leurs réponses…) de leur apporter des éléments de réflexion.

Sous les traits du Petit Chaperon Rouge, une adolescente contemporaine voit le monde au travers de son smartphone. Cette vision restreinte et formatée de son environnement va résonner entre elle et le public jusqu’aux limites d’une situation dramatique qui déclenchera la réflexion ultime : qu’est-ce que l’esprit critique ?

Mère-Grand et le Loup, personnages réels et fictifs, hors du temps et du monde nouveau, doivent être les piliers de la réflexion du Petit Chaperon Rouge.

Le Petit Chaperon Rouge est très actuel, elle parle comme sa génération et le fait avec saveur : ce sont ses mots et ses expressions qu’elle utilise pour échanger avec Mère-Grand qui, menant une vie à la "baguette", tente de minimiser leur espace intergénérationnel. C’est aux adultes de s’adapter, pas l’inverse. Quant au Loup, il parait tellement « has been » qu’aucun dictionnaire ne lui serait utile : mais est-il réellement celui que l’on croit ? Le Petit Chaperon Rouge représente résolument l’avenir, mais qu’elle ne pourra construire seule.

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Dominique Barboyon

Tout d’abord musicien durant de nombreuses années, il goûte à l’écriture en tant qu’auteur/compositeur de la grande majorité des titres de son groupe « ex-vagus » et de deux opéras rock. Est-ce ce premier parcours qui l’a amené à « Wesh le Loup », son premier texte de théâtre ? Nul n’a semble-t-il la réponse, pas même lui !

Parallèlement il découvre l’univers du théâtre par le jeu (sans marquer l’histoire pour autant…) puis bascule par hasard et par bonheur dans la régie lumière, puis son, puis vidéo…

Depuis, son appétence pour la lumière au théâtre, doublée d’un « même pas peur » pour les nouvelles technologies, s’est transformée durablement en passion pour ce personnage caché présent dans toute scénographie.

Autour de lui gravitent tous ses amis comédiennes et comédiens qui, pour certains, se sont lancés avec bonheur et réussite dans la belle aventure de l’écriture… C’est tentant ! En dernier lieu –ce sera le phénomène déclencheur- c’est la comédienne Marie-José Barboyon-Brest auteure de « Insoumise Camille Claudel » qui lui mettra le pied à l’étrier de cette course folle qu’est l’émergence d’un texte de théâtre : il faut dire qu’il partage sa vie depuis 30 ans, ce qui lui a permis de vivre avec elle toutes les étapes d’une telle création.

Marie Despessailles de la Compagnie Intermezzo.

D’abord comédienne à Paris, elle s’intéresse et se forme à différentes techniques théâtrales : Actor’s Studio, analyse et travail sur le texte, jeu sous masque puis décide de fonder sa compagnie en 86, avant de s’installer a Grenoble…

A partir de 2006, elle participe en tant que comédienne aux projets d’Anagramme tels que les 10 mots de la langue française ou le festival L’échappée Noire. Depuis, du montage de textes à la mise en scène, elle a créé pour Anagramme de nombreuses lectures et spectacles, ainsi que des lectures enregistrées ou radiophoniques.

Marie participe également à des projets de créations avec des amateurs et des publics variés, pour le plaisir de transmettre et de plonger dans le potentiel créatif de chacun.